URBANISTE & DESIGNER
CONCEPTION PAR LE CLIMAT EN


Est-ce qu’on néglige le rôle de l’entretien en architecture ?



Illustration


Une entreprise qui fait la promotion des toitures peintes en blanc a publié une petite histoire de l’utilisation de l’albédo élevé en architecture depuis l’Antiquité. Intéressé par le sujet, je suis donc allé lire les quelques lignes qui étaient consacrées à l’architecture vernaculaire dans le pourtour méditerranéen.

J’ai d’abord été frappé par le fait qu’on ne trouvait aucune mention de l’utilisation traditionnelle du lait de chaux qui possède pourtant une multitude de qualités, et qui permet de réaliser des enduits avec un albédo et une émissivité élevés. Mais j’ai surtout été gêné par le fait qu’aucune mention n’était faite sur le rôle de la réfection des enduits traditionnels au lait de chaux chaque année.

En effet, tout le monde admire les images des constructions blanches de Santorin ou du Portugal, mais oublie que la chaux s’assombrit vite sous l’action de la pluie en automne. L’enduit à la chaux est donc traditionnellement refait au printemps afin qu’il soit le plus clair possible pour affronter l’été et limiter l’élévation de température au sein des constructions.

On ne mentionne jamais l’importance de celles et ceux qui doivent refaire l’enduit de toutes ces constructions. Au Portugal, ce sont d’ailleurs les femmes qui assuraient traditionnellement la réfection des enduits à la chaux.

Derrière les magnifiques photos des villages blancs en Grèce qui inondent les réseaux sociaux, il y a le travail de milliers de personnes anonymes qui refont chaque année l’enduit de ces constructions traditionnelles. Comme souvent en architecture, on oublie l’importance de celles et ceux qui s’occupent de l’entretien des bâtiments.

Il faut leur rendre hommage, car ils contribuent aux qualités thermiques et bioclimatiques du bâti traditionnel !



Sources : J. Dreyfus, CORPUS

Image : Wikimedia (Hipersyl), CORPUS






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