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Qu’est-ce que Shakespeare peut nous apprendre sur l’isolation thermique ?



Illustration


Hamlet est une célèbre tragédie écrite par Shakespeare et publiée en 1603.

Un des passages de cette pièce décrit le meurtre de Polonius par Hamlet d’un coup d’épée. Polonius avait eu la mauvaise idée de se cacher derrière une tapisserie et Hamlet, l’ayant entendu bouger, l’a malheureusement confondu avec un autre personnage…

Mais quel est le lien avec l’histoire de l’isolation thermique ?

On comprend mal cet épisode raconté par Shakespeare si l’on ne se replace pas dans le contexte de l’époque, où l’isolation thermique des constructions était entre autres assurée par des tentures et des tapisseries intérieures. Elles permettaient de réduire l’effet de paroi froide produit par les maçonneries lourdes et de ménager un espace tampon entre le volume chauffé et l’extérieur. Il s’agissait d’un principe d’isolation mobile qui améliorait surtout le confort thermique.

La pièce de Shakespeare permet de comprendre que les tapisseries n’étaient pas collées au mur, mais qu’il existait un espace plus ou moins important entre les deux. Cet espace était suffisamment large pour que quelqu’un puisse s’y cacher sans se faire repérer. L’isolation thermique était donc mobile et relativement indépendante du mur porteur, ce qui constitue une idée contre-intuitive aujourd’hui où l’isolation est indissociable de l’enveloppe.

Si Hamlet se déroulait au XXIe siècle, le pauvre Polonius aurait bien du mal à se cacher entre l’isolant et le mur ! Pourquoi ne pas redévelopper ces principes d’isolation mobile low-tech dans des opérations de rénovation ?



Source : A. Carlier

Image : Coke Smyth, A watercolor of Hamlet, Act III, Scene IV (Wikimedia)






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