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Est-ce que la notion de record de chaleur a encore un sens ?



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Près de 300 records de chaleur mensuels ont été battus le dimanche 1er octobre 2023, dont certains dataient de plus de 100 ans (Poitiers et Bordeaux notamment).

Ces températures exceptionnellement élevées pour un mois d’octobre s’ajoutent à une triste année 2023 marquée par des vagues de chaleur et des canicules précoces (juin) et tardives (fin août) en France.

Tous ces records, battus parfois de plusieurs degrés, interrogent sur la légitimité de raisonner à partir des normales de température dans un système climatique bouleversé et hors d’équilibre.

Dans un article publié en septembre dans The Conversation France, les chercheurs Robin Noyelle, Davide Faranda et Yi Zhang affirment que « les risques de températures extrêmes en Europe de l’Ouest sont sous-estimés ».

Selon eux, les méthodes de prévision actuelles ne rendent pas compte des valeurs extrêmes de températures qui paraissent statistiquement aberrantes, mais qui sont cohérentes du point de vue physique dans certaines configurations météorologiques (dôme de chaleur notamment).

Plutôt que de se contenter d’énumérer les records de chaleur éphémères qui vont tomber année après année, il paraît indispensable d’anticiper les vagues de chaleur les plus improbables et d’adapter nos villes en conséquence.

Il y a fort à parier qu’il faudra désormais prévoir les besoins de rafraîchissement lors de la conception de bâtiments et de quartiers sur le modèle de ce qui se fait actuellement en hydrologie pour dimensionner les ouvrages hydrauliques.

De la même manière qu’on parle de crue décennale, centennale ou millénale en hydrologie, on parlera désormais de canicule décennale, centennale ou millénale en conception bioclimatique.



Source : The Conversation

Image : Unsplash, Lucian






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