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Que sont devenus les lieux collectifs de chauffage ?



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Dans son ouvrage « Les Délices du feu », l’historien Olivier Jandot rappelle que les tavernes étaient aux XVIIe et XVIIIe siècles des lieux de rassemblement qui permettaient de bénéficier d’un chauffage collectif.

Il existait même une forme de contribution collective au chauffage : les clients des tavernes devaient à tour de rôle amener une bûche qui était brûlée dans le foyer (souvent une cheminée à feu ouvert peu efficace).

Olivier Jandot explique que ce système donnait lieu à des conflits voire des bagarres quand l’un des contributeurs refusait d’apporter sa part de bois.

Pour les paysans pauvres, venir à la taverne était la garantie de pouvoir se chauffer quelques heures à moindre coût, car le prix du combustible était très élevé avant le XIXe siècle.

On peut se demander ce que sont devenus aujourd’hui ces lieux collectifs de chauffage.

Il faut croire que les bars et les cafés remplissent le même rôle que les tavernes et offrent encore aujourd’hui la possibilité de se réchauffer collectivement (image).

Pourtant, il semblerait bien que les bars et les cafés soient des lieux en voie d’extinction, comme l'explique France Culture dans cet article.

France Culture rappelle qu’il existait près de 500 000 bars et cafés au début des années 1900, qu’on en comptait encore 200 000 en 1960, mais seulement 34 669 en 2014.

En un peu plus d’un siècle, près de 465 000 bars et cafés ont disparu en France, principalement dans les zones rurales.

La disparition des bars et cafés au cours du XXe siècle est allée de pair avec le développement d’autres lieux collectifs de chauffage orientés vers la consommation de masse (centres commerciaux, grands magasins, supermarchés…).

Tous ces bâtiments, qui sont souvent aussi bien isolés qu’une boîte de conserve, sont chauffés à grand renfort d’énergie abondante pour encourager le visiteur à consommer.

Réhabiliter les lieux collectifs de chauffage comme les bars et les cafés, c’est aussi défendre une forme de convivialité qui disparaît progressivement.

De la même manière, il reste à imaginer des lieux conviviaux pour profiter d’un rafraîchissement collectif en période estivale.



Sources : O. Jandot, I. Illich, France Culture.

Image : C. Gaillard






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