URBANISTE & DESIGNER
CONCEPTION PAR LE CLIMAT EN



Connaissez-vous la carte climatique qui a changé le monde ?



Illustration


Matthew F. Maury est un officier de marine américain né en 1806 et mort en 1873.

Après un accident, il est contraint d’abandonner sa carrière de marin et se passionne pour la météorologie statistique et l’étude des vents pour les besoins de la marine à voile. Durant les années 1840, il a l’idée d’exploiter les anciens journaux de bord des navires afin de créer des cartes des vents pour la navigation maritime : c’est l’invention de ce qu’on appelle les « Pilot Charts ».

La publication de ces cartes constitue une véritable révolution, car elles utilisent un principe de rose des vents qui les rend bien plus détaillées que celles déjà existantes. Avant les cartes publiées par Maury, les navires qui reliaient Sydney à Londres passaient par le Cap en Afrique du Sud et devaient affronter des vents et des courants défavorables dans tout l’océan Indien.

Les cartes de Maury ont permis d’identifier des vents bien plus favorables pour réaliser ce laborieux voyage en passant par le Pacifique austral et le Cap Horn, malgré un itinéraire plus long. Alors que la traversée Sydney-Londres demandait 250 jours avant les travaux de Maury, la durée de ce voyage a été réduite à 135 jours grâce à la publication de ses cartes.

Cela représente un progrès absolument considérable.

On imagine mal les économies de temps, de souffrances et de nourritures que cela a permis de réaliser, alors qu’aujourd’hui le trajet peut être effectué en moins de 24 heures en avion. En 1858, soit dix ans à peine après la découverte de ces nouveaux itinéraires, on estimait que 50 millions de dollars avaient déjà été économisés grâce aux cartes réalisées par Maury.

Cet exemple montre comment le développement de la météorologie et de la climatologie a pu contribuer à mieux utiliser des énergies issues du climat, sans modifier les systèmes techniques existants. Il montre aussi que l’utilisation d’une énergie renouvelable (le vent) grâce à des systèmes low-tech comme la voile repose sur une accumulation de connaissances scientifiques et techniques.

Le développement des low-tech n’a donc rien à voir avec un retour à « l’âge de pierre ». Il suppose au contraire de mobiliser des connaissances très pointues dans énormément de domaines (aérodynamique, statistique, etc.).



Sources : Ch. Péguy, E. Halley, M. F. Maury.

Image : Library of Congress, (M. F. Maury, Pilot Chart of Cape Horn (1852))






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