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Connaissez-vous les « rues glacières » ?



Illustration


Il existe de nombreuses « rues de la Glacière » dans plusieurs villes et villages en France pour la simple et bonne raison qu’on y trouvait anciennement une glacière (un ouvrage enterré pour stocker de la glace). Mais les « rues glacières » sont très différentes.

Elles étaient nommées ainsi par les habitants qui souffraient du froid qu’ils pouvaient ressentir en les empruntant. En période hivernale, le vent contribue à dégrader fortement le confort thermique, car il augmente considérablement les pertes de chaleur par convection directement au contact de la peau et à travers les vêtements. Ces « rues glacières » sont souvent orientées dans l’axe des vents dominants d’hiver et largement ouvertes.

Dans la ville d’Arles par exemple, la rue Saint-Julien était considérée comme une « rue glacière » (image). Elle est orientée dans la direction du mistral qui constitue le vent dominant comme en témoigne la rose des vents pour la période de décembre à février. Elle est relativement large par rapport aux autres rues avec la même orientation.

Le fait qu’elle débouche directement sur les quais du Rhône augmente encore son exposition au vent malgré l’obstacle formé par le bâtiment à l’entrée de la rue. En effet, l’étendue d’eau formée par le Rhône (qui est lui-même orienté dans l’axe du mistral) offre très peu de résistance superficielle au vent comme pourrait le faire un ensemble de bâtiments.

On peut donc faire l’hypothèse que la vitesse du mistral est maximale à l’entrée de la rue Saint-Julien, ce qu’il faudrait confirmer par une simulation ou des mesures. Cette exposition au mistral contribue à la rendre très inconfortable en hiver, d’où son surnom de « rue glacière » auprès des habitants et des habitantes de la ville d’Arles.



Source : Jean-Marc Bernard

Image : Géoportail, CBE






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